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Les chapitres Prélude IV Éléments
techniques pour la mise en œuvre d'un "ventilateur
intelligent"
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La soufflerie La
qualité musicale d'un orgue dépend beaucoup de celle du vent que
l'on fournit ! On doit disposer d'un air à pression constante,
quelque soit le débit demandé. De plus, le vent délivré par la
soufflerie doit être « calme », c'est-à-dire sans turbulences et
sa production doit être la plus silencieuse possible. Ce dernier
point est extrêmement important ; mes instruments sonnent
habituellement à mon domicile, dans des locaux peu volumineux et
le bruit du ventilateur peut être vite gênant... Ce problème est
évidemment beaucoup moins sensible dans de grands locaux.
Méthode ancienne et traditionnelle
Une solution triviale consisterait à acheter un ventilateur chez un fournisseur de matériel pour orgues. Malheureusement, c'est une solution financièrement très coûteuse. Ayant à alimenter 5 petits orgues, j'ai dû me tourner vers une réalisation artisanale et empirique. La construction du ventilateur nécessite un moteur électrique, une turbine centrifuge et un carter. Un moteur électrique asynchrone alimenté par le secteur, d'une puissance comprise entre 50 et 100 Watts, pouvant fonctionner longtemps sans échauffement et tournant silencieusement à 2800 tours par minute est parfaitement adapté. La turbine centrifuge est une réalisation « artisanale ». N'étant pas spécialiste dans le domaine de la dynamique des fluides, ma solution est le fruit de nombreux essais en faisant varier ses paramètres physiques, jusqu'à une optimisation... Pour minimiser les effets de déséquilibre et de vibrations lors de sa rotation, j'ai choisi de la fabriquer dans un matériau ultra léger. J'utilise du polystyrène en plaque épaisse de 3 mm (dépron) ou, beaucoup mieux, un matériau que l'on trouve dans les magasins de fournitures de bureau appelé « carton plume » ; c'est une feuille de mousse de polyuréthane sur laquelle sont collées, de part et d'autre, deux feuilles de papier blanc couché. Ce matériau, assez résistant, et léger comme son nom l'indique, se colle aisément avec une colle blanche du genre « colle à bois ». Cette turbine est faite à partir d'un disque circulaire sur lequel je colle les ailettes. Je recouvre l'ensemble par un autre disque qui possède une ouverture circulaire centrale pour l'admission de l'air. Tout est découpé avec un simple « cutter » et « rectifié » avec un modeste tour à bois. Les pales ou ailettes sont droites et ne sont pas radiales. Elles font un petit angle avec le diamètre qui joint les extrémités de 2 pales opposées.. Sur les photos, la position des pales correspond à un sens de rotation contraire à celui des aiguilles d'une montre. Le diamètre du disque est 24 cm (cette valeur est imposée par la pression désirée et la vitesse de rotation). Il y a 12 pales hautes de 2,5 cm.
Le disque muni des 12 pales "inclinées".
La turbine achevée. Je colle une
collerette en sur- épaisseur autour du trou central d'aspiration.
La volute est faite en bois. La partie latérale cintrée est faite par une technique de « lamellé-collé » en collant des bandes de médium épaisses de 3 mm.
2 ventilateurs.
Les 2 ventilateurs ouverts montrant la turbine à l'intérieur. |
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(*) Yves Monfort | |||||||||||
Une innovation ou « Un ventilateur intelligent » !
Un moteur "brushless"
Une turbine
Schéma de la turbine.
La turbine assemblée.
La volute, en médium, est cylindrique. La turbine est positionnée axialement, l'espace latéral entre la volute et la turbine est constant, il est presque égal au rayon de la turbine. La distance entre les flasques de la volute et les disques de la turbine est voisine de un centimètre. Au niveau du trou central pour l'entrée de l'air, une adaptation permet un écart d'environ un millimètre.
La volute. Le fond est découpé
dans une planche épaisse de 16 mm.
Le fond de la volute avec l'emplacement du cylindre qui contient le moteur collé sur de la mousse en PVC afin d'éviter les vibrations. On voit le moteur sur le côté droit.
L'alimentation électrique se fait sous 12 Volts (cc) et nécessite quelques Ampères. Un circuit d'électronique numérique permet très simplement de commander la vitesse de rotation entre 0 et 12.000 tours/mn à l'aide d'une tension comprise entre 0 et 5 Volts. La courbe ci-dessous montre la pression à vide (débit nul) en fonction de cette tension de commande.
Pression (cm d'eau) en fonction de la tension de commande (V).
Un ventilateur muni d'un moteur brushless (la présence du tournevis permet de se faire une idée des dimensions).
Schéma de la régulation de
pression par le contrôle de la vitesse du moteur avec un capteur
optique qui mesure le déplacement de la table du "soufflet" .
Régulation avec un potentiomètre : Une poulie transforme le
mouvement rectiligne vertical de la table en rotation de l'axe
du potentiomètre.
Régulation avec un capteur optique de distance : Le capteur est déporté à l'extérieur, un petit écran blanc au bout d'un levier permet au capteur une mesure de l'élévation du soufflet.
Constatant
l'amélioration évidente obtenue avec ce mode de soufflerie, j'en
ai systématiquement équipé tous mes instruments. Il en résulte :
Pour permettre une mise en
œuvre efficace de cette nouvelle méthode de soufflerie, en
particulier pour faire tourner le moteur brushless, Yves MONFORT
a très généreusement accepté de faire partager ses talents
d'électronicien. Nous lui devons donc le chapitre suivant.
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